14 octobre 2013

Il était une fois la vie des chercheurs d’emplois. Chasser les préjugés et mettre le doigt sur la vérité …



Il était une fois la vie des chercheurs d’emplois. Chasser les préjugés et mettre le doigt sur la vérité …



Il était une fois, il y a très longtemps, des ouvriers qui se retrouvaient sans revenus et sombraient dans la misère… Plus de moyens pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Ils ne pouvaient compter que sur la charité pour survivre. Au 19ème siècle, les crises économiques se multiplient. Pour se prémunir contre ce risque, des associations résistances vont s’unir et s’organiser pour créer la toute première caisse d’allocations de chômage. Ces caisses étant uniquement alimentées par les membres, les caisses étaient donc rapidement vides. C’est pourquoi, au début des années 1900, les villes, puis l’Etat belge décidèrent d’octroyer des subsides pour aider les sans-emplois !

Si l’Etat paie, l’Etat s’en mêle !

En 1915, un système de secours-chômage est instauré : toute personne sans travail en Belgique reçoit alors des allocations lui permettant de survivre, calculées sur base des ressources de son ménage. Après la première guerre, la crise économique fait des ravages. La plupart des gens vivent dans la précarité et la misère est grande. Le Gouvernement crée alors le Fonds national de crise en 1920, qui accorde une aide aux chômeurs lorsque ceux-ci sont arrivés en fin de droits aux allocations dans leur caisse syndicale, ou lorsque celle-ci a épuisé tous ses fonds. 
Cette intervention de l’Etat a bien sûr une contrepartie : à partir du moment où il contribue au financement des allocations de chômage, l’Etat considère qu’il a son mot à dire sur le système. La classe ouvrière perd ainsi peu à peu son autonomie pour établir les critères d’admission aux allocations de chômage, leur montant ou leur durée.

Jusque là, l’assurance-chômage reposait sur l’affiliation volontaire. Le Pacte social conclu après la Seconde guerre mondiale va la rendre obligatoire. Le droit aux allocations est généralisé, sans que l’on tienne compte d’un état de besoin. Depuis lors, la réglementation n’a cessé d’augmenter. Il était nécessaire de réaliser des économies. C’est donc les jeunes et les cohabitants qui ont vu descendre leurs allocations de chômage.

Diminuer les allocations de chômage pour faire baisser le taux lui-même : ridicule et inutile !

Certaines personnes prétendent également que diminuer les allocations ferait diminuer le taux de chômage. Or, il manque toujours 400.000 emplois aujourd’hui … Au lieu de s’attaquer au problème, à savoir le chômage, ces mesures s’attaquent aux victimes, les chômeurs. Et, dans un contexte de chômage structurel, où les emplois disponibles sont insuffisants et souvent de mauvaise qualité, il est idiot de considérer les chômeurs comme seuls responsables de leur situation. S’il y a une offre d’emploi pour 30 demandeurs, il y en a forcément 29 qui ne trouveront pas de travail. Réduire les montants des allocations de chômage, c’est placer des familles en situation de précarité et de survie. C’est aussi voir des centaines de demandeurs d’emploi forcés de brader leurs droits et leurs exigences minimales pour survivre.

Pourtant, il existe des solutions !
Actuellement, la main d’œuvre coûte si cher que les indépendants préfèrent employer des étrangers pour les tâches à effectuer, les diplômés ne trouvent plus de travail car ils sont trop qualifiés … Tant de personnes volontaires, à la recherche d’un emploi, qu’on juge simplement parce qu’ils ont besoin pour survivre de demander des allocations de chômage.

Lorsque certaines personnes entendent l’habituel : « Je suis au chômage, à la recherche d’un emploi… », ils ne peuvent s’empêcher de penser « Il vit sur mon compte », « c’est moi qui travail pour le payer ! » ou encore « Il a vraiment la belle vie. »

Et bien, NON, NON et encore NON !

Il n’est pas agréable ni même gratifiant de demander des allocations de chômage mais les demandeurs d’emploi en ont besoin, c’est une nécessité !
Certes, vous travaillez, vous êtes taxés et les organismes de paiements se servent de cet argent pour payer les personnes sans emploi. Est-ce la faute des demandeurs d’emploi ? Moi, je dis NON !



Oui, il y a des profiteurs, des personnes sans scrupules qui vivent sur le compte des autres sans se retourner et sans même se sentir coupable. Certains n’ont jamais souhaité travailler et préfèrent passer leur journée dans leur fauteuil, à jouer ou à se promener … Mais pourquoi faire une généralité ? Pourquoi ? 

Un simple exemple : Il y a peu de temps, j’ai correspondu avec une Américaine, vivant au Pérou. Elle connaissait la Belgique à cause des pédophiles. Et, à mon grand étonnement, elle m’a demandé : « Il y en a beaucoup chez vous ? » NON ! Encore une généralité ridicule. Ca n’est pas parce qu’une personne commet un délit, se comporte mal, que toutes autres personnes faisant partie de son entourage, de sa vie, de son peuple ou de son pays sont automatiquement identiques à celle-ci !

Et oui, l’exemple que j’ai utilisé est peut-être choquant ! Mais, il faut choquer les gens pour leur faire oublier tous les préjugés infondés qu’ils ont sur les chômeurs.  

Les chômeurs, tous âges, toutes formations et tous niveaux sociaux confondus !

Etre au chômage n’est pas une honte. C’est un droit ! Un droit pour tout en chacun. Nous avons le droit de subvenir à nos besoins, le droit de nous nourrir, de nous faire soigner, d’être en bonne santé.

J’ai travaillé durant 4 années. Actuellement, et à mon plus grand désespoir, je n’ai plus d’emploi. Est-ce ma faute ? NON ! Ai-je droit de subvenir à mes besoins ? OUI ! 
Nous avons tous ce droit. Nous avons aussi un devoir fondamental et important : chercher activement du travail !


« Tu ne travailles pas depuis plus de 6 mois, c’est que tu ne fais rien pour décrocher du travail ! »

Voici ce que les chômeurs entendent la plupart du temps. Etant dans le cas, je vais vous faire part de mon ressenti : d’abord, je suis outrée d’entendre que je suis considérée comme telle. Je n’ai jamais demandé à être dans cette situation. Ensuite, cela fait mal. Cela est presque humiliant, rabaissant … Entendre une phrase comme celle-ci ne plait pas. Elle ne vous plaira pas non plus.
Une restructuration s’impose dans votre usine, boîte, lieu de travail. Vous vous retrouvez sans emploi. Accepterez-vous d’entendre que la paresse est votre meilleure amie ? Que vous ne faites rien pour retrouver du travail ? Accepteriez-vous simplement d’être traités de la sorte ? NON !

La vérité sur les chômeurs !

Même lorsque votre diplôme est le meilleur, que vous êtes qualifiés, motivés et volontaires, le travail ne tombe pas du ciel. On procède tous de la même façon : on réalise des curriculum vitae, on rédige des lettres de motivations, on utilise 50 euros pour les envoyer ou un plein d’essence pour les apporter là où offres d’emplois il y a, on réalise un dossier complet comprenant tout cela pour l’organisme qui nous paie, on reçoit des offres de formations qui ne nous concernent pas mais auxquelles on est malgré tout obligé de répondre… Et SURTOUT, on attend, on attend et on attend. On tourne en rond en gardant son téléphone portable à la main sans cesse, on saute sur son téléphone pour décrocher à chaque fois qu’il sonne en se rendant compte avec grand désarroi que c’est « simplement » un proche, on consulte ses mails avec espoirs mais en vain, on regarde les offres d’emplois sur le net mais la plupart du temps, elles ne correspondent pas à notre profil ! Les chômeurs entre eux ne sont pas si différents. Ce sont des jeunes et des moins jeunes, des femmes et des hommes, des personnes motivées, volontaires qui n’attendent qu’une chose : TROUVER UN EMPLOI !



Ne croyez pas que la vie est belle. Au contraire ! L’ennui est lassant, les tâches se multiplient, les jours se suivent et se ressemblent. C’est l’attente. La longue, dure et atroce attente.

Croyez-vous que c’est gratifiant ? Que les chômeurs sont heureux de l’être ? NON ! Une partie seulement est dans ce cas. Une infime partie. Une partie dont moi-même je n’accepte pas le comportement. Ils profitent du système. Mais, s’ils y arrivent, ne pensez-vous pas que, tout compte fait, le système en lui même n’est pas correctement conçu ?! Je le pense !
Obtenir des allocations de chômage est un droit. Profiter du système en recevant des allocations sans avoir jamais travaillé tout en décidant de ne jamais lever le petit doigt est une honte !

Adieu les préjugés sur les chômeurs !

Bon nombre de mes connaissances, amis voire proches sont passés par là où sont encore dans le cas. Ils sont chômeurs. Mais, ce n’est pas ce qu’ils souhaitent.
Ils attendent de décrocher un emploi avec espoir.
Malheureusement, leurs qualifications ou leurs diplômes ne visent parfois qu’une infime partie de l’emploi proposé sur le territoire. Certains s’expatrient. D’autres refusent d’avoir l’emploi de leurs rêves car l’attente pour le décrocher est follement décourageante.
Malheureusement, ils n’ont pas toujours la force, l’envie, les moyens ou encore la situation financière pour reprendre un cursus scolaire correspondant à leurs attentes. Ils abandonnent. Ils décrochent alors le premier emploi qui leur semble « correct » et qui leur permettra de subvenir à leurs besoins, ceux de leurs familles. Ils ne vivront jamais leurs rêves, ne seront pas heureux et ne ressentiront pas le bonheur d’ouvrir les yeux le matin en se réjouissant d’avoir un travail qu’ils aiment et pour lequel ils s’investiraient en fermant les yeux.



La Belgique et le chômage, un illimité qui peut faire perdre de l’argent !

Nous vivons dans un des seuls pays qui accordent de façon « illimitée » des allocations de chômage.

«  Définies par la loi, les allocations de chômage sont financées par une cotisation obligatoire des travailleurs. Elles sont versées pour une durée illimitée sous condition d’avoir travaillé 312 jours au cours des 18 derniers mois ou 624 au cours des 36 derniers mois. Leur niveau est défini en pourcentage du salaire moyen précédent plafonné à 63 € par jour : 60% la première année et 44% les suivantes pour une personne isolée ; 60% pour un chargé de famille ; 55% la première année pour un cohabitant sans charge de famille. Des dispositions particulières existent pour les chômeurs âgés. »

Bien entendu, « illimité » sous conditions. Il manque l’astérisque.
Pourtant, il me semble que ces conditions devraient apparaître sur tous les documents pour que les chômeurs profiteurs bousculent leurs habitudes et vivent dans la « peur » de la perte d’allocations.
On ne peut pas chômer indéfiniment ! On ne peut pas profiter de l’impôt social de façon illimitée !
Et, il est important que toutes ces personnes, à cause de qui la population réalise une généralité négative sur les chômeurs, se lèvent et à leur tour cherchent activement un emploi. Au quel cas, les allocations de chômage seraient supprimées.

Situation vécue : Monsieur X et Madame Y ont eu 4 enfants. Ils n’ont jamais travaillé mais perçoivent un revenu quasiment équitable à celui de mes parents, pour l’un enseignant dans le supérieur depuis 30 années et l’autre cheminot retraité après 36 ans de bons et loyaux services.
Il y a peu de temps, Monsieur X a été contacté. 3 propositions d’emplois différentes et un refus de sa part. Pourquoi ? Monsieur X exige un revenu équitable à X euros sinon, ils préfèrent rester au chômage.

Je suis outrée ! Néanmoins, il reçoit toujours, après 4 ans, les MEMES allocations. Monsieur X se vante de la situation. Moi, je dis NON !
C’est à cause de personnes telles que lui que tous les chômeurs sont mis dans « le même sachet ». C’est à cause de ces personnes que les chômeurs sont considérés comme des « profiteurs, fainéants qui ont la belle vie ! »

Amis, connaissances, bloggeurs, lecteurs, salairiés, employés, ouvriers … Il est temps de faire entendre votre voix ! Oui, je m’adresse aux anciens, actuels ou futurs chômeurs qui devraient normalement avoir un titre particulier, d’après leur emploi … 
Ne laissons plus ces fauteurs de troubles permettent à la population de faire une généralité ! Ne permettez plus que ces situations vous mettent dans de mauvaises positions. Osez expliquer la situation dans laquelle vous vous trouvez, qu’elle vous plaise ou non car, pour la plupart, vous ne l’avez pas choisi ! N’ayez aucune honte à demander des allocations pour subvenir à vos besoins. C’est votre droit. Le droit de vivre, sans précarité, en vous sentant bien.


Chômeurs, montrez qui vous êtes ! Montrez votre volonté, vos envies de décrocher un emploi et surtout la nécessité de quitter cette situation. Montrez que vous êtes toujours la même personne, courageuse et travailleuse. Montrez les efforts que vous avez fait pour en arriver là, toutes les obligations en tant que demandeur d’emploi. N’ayez pas peur de dire qu’un demandeur d’emploi rencontre des personnes de mauvaise volonté, qui ne vous comprend pas, qui ne vous considère pas « comme les autres ». Montrez que dans votre cœur, la volonté est grande et intacte mais qu’actuellement, les emplois sont si peu nombreux, les domaines tellement en pénuries que tous vos efforts restent vains.

Je sais, ma rédaction est longue. Longue mais nécessaire pour défaire tous les préjugés qui hantent tous les chômeurs de par le monde. 

Mon espérance est de faire passer ce message. De faire comprendre que notre unicité fait notre force, de montrer que la plupart des demandeurs d’emplois ne sont pas « vus » à leur juste valeur. Ils attendent simplement, patiemment, la proposition qui changera leur vie. Ils n’oublieront jamais ce qu’ils ont vécu durant leur courte ou moins courte période sans emploi tant la méchanceté des peuples dépassent ce que nous pensons… De faire comprendre que chercheurs d’emplois, ouvriers, employés, cadre ou cadre supérieur, nous avons la même optique : décrocher un emploi ou ne pas perdre l’emploi pour lequel nous avons travaillé et être respecté en tant que personne à part entière. 

Aujourd’hui, la publication est bien différente de mes habituelles publications, j’en suis consciente. Mais, j’espère que vous aurez pris le temps de me lire et de partager ce message important. 

N’oubliez jamais qui vous êtes !


Emily 

6 commentaires:

  1. Je suis bien d'accord avec tout ce que tu viens de dire! C'est très dur aujourd'hui d'être au chomage, il y a tellement de préjugés...! Je suis passée par là il y a deux ans, on angoisse de ne rien trouver et les gens nous jugent car après 9 mois, "ca n'est pas normal de ne pas avoir trouvé"... Je pense que malheureusement, il faut avoir vécu une période de chomage pour comprendre à quel point c'est difficile...
    Bon courage à toi.

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  2. J'avais besoin de "me faire entendre" et de montrer que nous ne sommes pas tous les mêmes...
    Merci en tout cas et merci d'avoir lu :)

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  3. Malheureusement on ne refera pas le monde, c'est dans beaucoup de situations, contextes que souvent les "gens" ont des préjugés et hop tout le monde dans le même panier. "on" cherche pas a comprendre chaque situation, chaque personne, chaque contexte et cela me desespere aussi, y'as beaucoup d'autres exemples

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    1. C'est vrai, ce n'est pas mon petit article qui pourra faire changer les choses... Mais vu le nombre de lecture, je me dis qu'on peut en parler, ça peut faire du bouche à oreilles et j'espère changer l'habitude que les gens ont de mettre tous les chômeurs dans le même panier. Merci pour ton commentaire :D

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  4. JE trouve ton article très vrai mais malheureusement je pense que les gens auront toujours des préjugées de caca boudin quoi que l'on fasse...:(

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    1. Oui c'est malheureusement vrai, je ne changerais pas le monde.
      Par contre, je suis très heureuse de voir que d'autres pensent la même chose que moi ... Ca réconforte ! :)

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