Il était une fois la vie des chercheurs d’emplois. Chasser
les préjugés et mettre le doigt sur la vérité …
Il était une fois, il y a très longtemps, des ouvriers qui
se retrouvaient sans revenus et sombraient dans la misère… Plus de moyens pour
subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Ils ne pouvaient compter que
sur la charité pour survivre. Au 19ème siècle, les crises
économiques se multiplient. Pour se prémunir contre ce risque, des associations
résistances vont s’unir et s’organiser pour créer la toute première caisse
d’allocations de chômage. Ces caisses étant uniquement alimentées par les
membres, les caisses étaient donc rapidement vides. C’est pourquoi, au début des
années 1900, les villes, puis l’Etat belge décidèrent d’octroyer des subsides pour aider
les sans-emplois !
Si l’Etat paie, l’Etat s’en mêle !
En 1915, un système de secours-chômage est instauré : toute
personne sans travail en Belgique reçoit alors des allocations lui permettant
de survivre, calculées sur base des ressources de son ménage. Après la première
guerre, la crise économique fait des ravages. La plupart des gens vivent dans
la précarité et la misère est grande. Le Gouvernement crée alors le Fonds
national de crise en 1920, qui accorde une aide aux chômeurs lorsque
ceux-ci sont arrivés en fin de droits aux allocations dans leur caisse
syndicale, ou lorsque celle-ci a épuisé tous ses fonds.
Cette intervention de l’Etat a bien sûr une contrepartie : à partir
du moment où il contribue au financement des allocations de chômage, l’Etat
considère qu’il a son mot à dire sur le système. La classe ouvrière perd ainsi
peu à peu son autonomie pour établir les critères d’admission aux
allocations de chômage, leur montant ou leur durée.
Jusque là, l’assurance-chômage reposait sur l’affiliation volontaire. Le
Pacte social conclu après la Seconde guerre mondiale va la rendre obligatoire.
Le droit aux allocations est généralisé, sans que l’on tienne compte d’un état
de besoin. Depuis lors, la réglementation n’a cessé d’augmenter. Il était nécessaire
de réaliser des économies. C’est donc les jeunes et les cohabitants qui ont vu
descendre leurs allocations de chômage.
Diminuer les allocations de chômage pour faire baisser le taux
lui-même : ridicule et inutile !
Certaines personnes prétendent également que diminuer les allocations
ferait diminuer le taux de chômage. Or, il manque toujours 400.000 emplois
aujourd’hui … Au lieu de s’attaquer au problème, à savoir le chômage, ces
mesures s’attaquent aux victimes, les chômeurs. Et, dans un contexte de chômage
structurel, où les emplois disponibles sont insuffisants et souvent de mauvaise
qualité, il est idiot de considérer les chômeurs comme seuls responsables de
leur situation. S’il y a une offre d’emploi pour 30 demandeurs, il y en a
forcément 29 qui ne trouveront pas de travail. Réduire les montants des
allocations de chômage, c’est placer des familles en situation de précarité et
de survie. C’est aussi voir des centaines de demandeurs d’emploi forcés de
brader leurs droits et leurs exigences minimales pour survivre.
Pourtant, il existe des solutions !
Actuellement, la main d’œuvre coûte si cher que les indépendants
préfèrent employer des étrangers pour les tâches à effectuer, les diplômés ne
trouvent plus de travail car ils sont trop qualifiés … Tant de personnes
volontaires, à la recherche d’un emploi, qu’on juge simplement parce qu’ils ont besoin pour survivre de demander des allocations de chômage.
Lorsque certaines personnes entendent l’habituel : « Je suis
au chômage, à la recherche d’un emploi… », ils ne peuvent s’empêcher de
penser « Il vit sur mon compte », « c’est moi qui travail pour
le payer ! » ou encore « Il a vraiment la belle vie. »
Et bien, NON, NON et encore NON !
Il n’est pas agréable ni même gratifiant de demander des allocations de
chômage mais les demandeurs d’emploi en ont besoin, c’est une nécessité !
Certes, vous travaillez, vous êtes taxés et les organismes de paiements
se servent de cet argent pour payer les personnes sans emploi. Est-ce la faute
des demandeurs d’emploi ? Moi, je dis NON !
Oui, il y a des profiteurs, des personnes sans scrupules qui vivent sur
le compte des autres sans se retourner et sans même se sentir coupable.
Certains n’ont jamais souhaité travailler et préfèrent passer leur journée dans
leur fauteuil, à jouer ou à se promener … Mais pourquoi faire une
généralité ? Pourquoi ?
Un simple exemple : Il y a peu de temps, j’ai correspondu avec une
Américaine, vivant au Pérou. Elle connaissait la Belgique à cause des
pédophiles. Et, à mon grand étonnement, elle m’a demandé : « Il y en
a beaucoup chez vous ? » NON ! Encore une généralité ridicule.
Ca n’est pas parce qu’une personne commet un délit, se comporte mal, que toutes
autres personnes faisant partie de son entourage, de sa vie, de son peuple ou
de son pays sont automatiquement identiques à celle-ci !
Et oui, l’exemple que j’ai utilisé est peut-être choquant ! Mais,
il faut choquer les gens pour leur faire oublier tous les préjugés infondés
qu’ils ont sur les chômeurs.
Les chômeurs, tous âges, toutes formations et tous niveaux sociaux
confondus !
Etre au chômage n’est pas une honte. C’est un droit ! Un droit pour
tout en chacun. Nous avons le droit de subvenir à nos besoins, le droit de nous
nourrir, de nous faire soigner, d’être en bonne santé.
J’ai travaillé durant 4 années. Actuellement, et à mon plus grand
désespoir, je n’ai plus d’emploi. Est-ce ma faute ? NON ! Ai-je droit
de subvenir à mes besoins ? OUI !
Nous avons tous ce droit. Nous avons aussi un devoir fondamental et
important : chercher activement du travail !
« Tu ne travailles pas depuis plus de 6 mois, c’est que tu ne fais
rien pour décrocher du travail ! »
Voici ce que les chômeurs entendent la plupart du temps. Etant dans le
cas, je vais vous faire part de mon ressenti : d’abord, je suis outrée
d’entendre que je suis considérée comme telle. Je n’ai jamais demandé à être
dans cette situation. Ensuite, cela fait mal. Cela est presque humiliant,
rabaissant … Entendre une phrase comme celle-ci ne plait pas. Elle ne vous
plaira pas non plus.
Une restructuration s’impose dans votre usine, boîte, lieu de travail.
Vous vous retrouvez sans emploi. Accepterez-vous d’entendre que la paresse est
votre meilleure amie ? Que vous ne faites rien pour retrouver du
travail ? Accepteriez-vous simplement d’être traités de la sorte ?
NON !
La vérité sur les chômeurs !
Même lorsque votre diplôme est le meilleur, que vous êtes qualifiés,
motivés et volontaires, le travail ne tombe pas du ciel. On procède tous de la
même façon : on réalise des curriculum vitae, on rédige des lettres de
motivations, on utilise 50 euros pour les envoyer ou un plein d’essence pour
les apporter là où offres d’emplois il y a, on réalise un dossier complet
comprenant tout cela pour l’organisme qui nous paie, on reçoit des offres de
formations qui ne nous concernent pas mais auxquelles on est malgré tout obligé
de répondre… Et SURTOUT, on attend, on attend et on attend. On tourne en rond
en gardant son téléphone portable à la main sans cesse, on saute sur son
téléphone pour décrocher à chaque fois qu’il sonne en se rendant compte avec
grand désarroi que c’est « simplement » un proche, on consulte ses
mails avec espoirs mais en vain, on regarde les offres d’emplois sur le net
mais la plupart du temps, elles ne correspondent pas à notre profil ! Les
chômeurs entre eux ne sont pas si différents. Ce sont des jeunes et des moins
jeunes, des femmes et des hommes, des personnes motivées, volontaires qui
n’attendent qu’une chose : TROUVER UN EMPLOI !
Ne croyez pas que la vie est belle. Au contraire ! L’ennui est
lassant, les tâches se multiplient, les jours se suivent et se ressemblent.
C’est l’attente. La longue, dure et atroce attente.
Croyez-vous que c’est gratifiant ? Que les chômeurs sont heureux de
l’être ? NON ! Une partie seulement est dans ce cas. Une infime
partie. Une partie dont moi-même je n’accepte pas le comportement. Ils
profitent du système. Mais, s’ils y arrivent, ne pensez-vous pas que, tout
compte fait, le système en lui même n’est pas correctement conçu ?! Je le
pense !
Obtenir des allocations de chômage est un droit. Profiter du système en
recevant des allocations sans avoir jamais travaillé tout en décidant de ne
jamais lever le petit doigt est une honte !
Adieu les préjugés sur les chômeurs !
Bon nombre de mes connaissances, amis voire proches sont passés par là
où sont encore dans le cas. Ils sont chômeurs. Mais, ce n’est pas ce qu’ils
souhaitent.
Ils attendent de décrocher un emploi avec espoir.
Malheureusement, leurs qualifications ou leurs diplômes ne visent
parfois qu’une infime partie de l’emploi proposé sur le territoire. Certains s’expatrient. D’autres refusent d’avoir l’emploi de leurs rêves car l’attente
pour le décrocher est follement décourageante.
Malheureusement, ils n’ont pas toujours la force, l’envie, les moyens ou
encore la situation financière pour reprendre un cursus scolaire correspondant
à leurs attentes. Ils abandonnent. Ils décrochent alors le premier emploi qui
leur semble « correct » et qui leur permettra de subvenir à leurs
besoins, ceux de leurs familles. Ils ne vivront jamais leurs rêves, ne seront
pas heureux et ne ressentiront pas le bonheur d’ouvrir les yeux le matin en se
réjouissant d’avoir un travail qu’ils aiment et pour lequel ils s’investiraient
en fermant les yeux.
La Belgique et le chômage, un illimité qui peut faire perdre de
l’argent !
Nous vivons dans un des seuls pays qui accordent de façon
« illimitée » des allocations de chômage.
« Définies
par la loi, les allocations de chômage sont financées par une cotisation
obligatoire des travailleurs. Elles sont versées pour une durée illimitée sous
condition d’avoir travaillé 312 jours au cours des 18 derniers mois ou 624 au
cours des 36 derniers mois. Leur niveau est défini en pourcentage du salaire
moyen précédent plafonné à 63 € par jour : 60% la première année et 44%
les suivantes pour une personne isolée ; 60% pour un chargé de
famille ; 55% la première année pour un cohabitant sans charge de famille.
Des dispositions particulières existent pour les chômeurs âgés. »
Bien entendu,
« illimité » sous conditions. Il manque l’astérisque.
Pourtant, il me
semble que ces conditions devraient apparaître sur tous les documents pour que
les chômeurs profiteurs bousculent leurs habitudes et vivent dans la
« peur » de la perte d’allocations.
On ne peut pas
chômer indéfiniment ! On ne peut pas profiter de l’impôt social de façon
illimitée !
Et, il est
important que toutes ces personnes, à cause de qui la population réalise une
généralité négative sur les chômeurs, se lèvent et à leur tour cherchent
activement un emploi. Au quel cas, les allocations de chômage seraient
supprimées.
Situation
vécue : Monsieur X et Madame Y ont eu 4 enfants. Ils n’ont jamais
travaillé mais perçoivent un revenu quasiment équitable à celui de mes parents,
pour l’un enseignant dans le supérieur depuis 30 années et l’autre cheminot
retraité après 36 ans de bons et loyaux services.
Il y a peu de
temps, Monsieur X a été contacté. 3 propositions d’emplois différentes et un
refus de sa part. Pourquoi ? Monsieur X exige un revenu équitable à X
euros sinon, ils préfèrent rester au chômage.
Je suis
outrée ! Néanmoins, il reçoit toujours, après 4 ans, les MEMES
allocations. Monsieur X se vante de la situation. Moi, je dis NON !
C’est à cause
de personnes telles que lui que tous les chômeurs sont mis dans « le même
sachet ». C’est à cause de ces personnes que les chômeurs sont considérés
comme des « profiteurs, fainéants qui ont la belle vie ! »
Amis,
connaissances, bloggeurs, lecteurs, salairiés, employés, ouvriers … Il est
temps de faire entendre votre voix ! Oui, je m’adresse aux anciens,
actuels ou futurs chômeurs qui devraient normalement avoir un titre
particulier, d’après leur emploi …
Ne laissons plus ces fauteurs de troubles permettent à la population de faire
une généralité ! Ne permettez plus que ces situations vous mettent dans de
mauvaises positions. Osez expliquer la situation dans laquelle vous vous
trouvez, qu’elle vous plaise ou non car, pour la plupart, vous ne l’avez pas
choisi ! N’ayez aucune honte à demander des allocations pour subvenir à
vos besoins. C’est votre droit. Le droit de vivre, sans précarité, en vous
sentant bien.
Chômeurs,
montrez qui vous êtes ! Montrez votre volonté, vos envies de décrocher un
emploi et surtout la nécessité de quitter cette situation. Montrez que vous
êtes toujours la même personne, courageuse et travailleuse. Montrez les efforts
que vous avez fait pour en arriver là, toutes les obligations en tant que
demandeur d’emploi. N’ayez pas peur de dire qu’un demandeur d’emploi rencontre
des personnes de mauvaise volonté, qui ne vous comprend pas, qui ne vous
considère pas « comme les autres ». Montrez que dans votre cœur, la
volonté est grande et intacte mais qu’actuellement, les emplois sont si peu
nombreux, les domaines tellement en pénuries que tous vos efforts restent
vains.
Je sais, ma
rédaction est longue. Longue mais nécessaire pour défaire tous les préjugés qui
hantent tous les chômeurs de par le monde.
Mon espérance
est de faire passer ce message. De faire comprendre que notre unicité fait
notre force, de montrer que la plupart des demandeurs d’emplois ne sont pas
« vus » à leur juste valeur. Ils attendent simplement, patiemment, la
proposition qui changera leur vie. Ils n’oublieront jamais ce qu’ils ont vécu
durant leur courte ou moins courte période sans emploi tant la méchanceté des
peuples dépassent ce que nous pensons… De faire comprendre que chercheurs
d’emplois, ouvriers, employés, cadre ou cadre supérieur, nous avons la même
optique : décrocher un emploi ou ne pas perdre l’emploi pour lequel nous
avons travaillé et être respecté en tant que personne à part entière.
Aujourd’hui, la publication est bien différente de mes habituelles
publications, j’en suis consciente. Mais, j’espère que vous aurez pris le temps
de me lire et de partager ce message important.
N’oubliez jamais qui vous êtes !
Emily
Je suis bien d'accord avec tout ce que tu viens de dire! C'est très dur aujourd'hui d'être au chomage, il y a tellement de préjugés...! Je suis passée par là il y a deux ans, on angoisse de ne rien trouver et les gens nous jugent car après 9 mois, "ca n'est pas normal de ne pas avoir trouvé"... Je pense que malheureusement, il faut avoir vécu une période de chomage pour comprendre à quel point c'est difficile...
RépondreSupprimerBon courage à toi.
J'avais besoin de "me faire entendre" et de montrer que nous ne sommes pas tous les mêmes...
RépondreSupprimerMerci en tout cas et merci d'avoir lu :)
Malheureusement on ne refera pas le monde, c'est dans beaucoup de situations, contextes que souvent les "gens" ont des préjugés et hop tout le monde dans le même panier. "on" cherche pas a comprendre chaque situation, chaque personne, chaque contexte et cela me desespere aussi, y'as beaucoup d'autres exemples
RépondreSupprimerC'est vrai, ce n'est pas mon petit article qui pourra faire changer les choses... Mais vu le nombre de lecture, je me dis qu'on peut en parler, ça peut faire du bouche à oreilles et j'espère changer l'habitude que les gens ont de mettre tous les chômeurs dans le même panier. Merci pour ton commentaire :D
SupprimerJE trouve ton article très vrai mais malheureusement je pense que les gens auront toujours des préjugées de caca boudin quoi que l'on fasse...:(
RépondreSupprimerOui c'est malheureusement vrai, je ne changerais pas le monde.
SupprimerPar contre, je suis très heureuse de voir que d'autres pensent la même chose que moi ... Ca réconforte ! :)